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Rencontres_de_la_Toile_Numerique
20 septembre 2005

l'art et l'art... gent

[texte de Jean Poumarede, publié sur Coug-art.fr.st, le 28.01.05]

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onséquence du développement de nos sociétés de consommation et il faut le reconnaître, de la démocratisation des rapports entre états et citoyens, la part prépondérante du mécénat qu'il soit d'ordre privé ou relevant de l'état s'est considérablement réduite pour laisser la place à des relations moins hiérarchisées entre artistes et amateurs d'art (de peinture en particulier). En simplifiant le propos, l'art s'est rapproché du public et ceci est une évolution excellente. Nonobstant, le malentendu entre public et artiste existe toujours et existera toujours ce qui en soit est éminemment salutaire. Là intervient le troisième personnage de notre... comédie de boulevard, à savoir le marchand d'art et plus spécialement la galerie. Son rôle est essentiel et son existence indispensable. Elle permet de promouvoir des oeuvres dont la nouveauté technique ou (et) esthétique peut laisser le public sceptique voire le heurter, notamment en ce qui concerne les arts numériques comme la peinture du même nom. Donc le rôle pédagogique de la galerie est primordiale. Qu'elle en retire une source de revenus n'est en soi absolument pas blâmable dans notre société (la gratuité de l'art relève d'un autre débat où le pauvre Van Gogh aurait son mot à dire). Le problème est ailleurs car à mon avis il y a problème risquant d'accroître la fracture entre initiés et le public non averti. La majorité des galeries sont devenues des épiceries qui demanderaient au paysan de payer les légumes qu'il a fait pousser avant qu'ils ne soient vendus... peut-être. En effet quel peintre (en particulier) n'a pas ressenti une petite palpitation agréable quand via un courrier ou internet (soyons modernes) la Galerie LAMBDA lui propose d'exposer quelques unes de ses oeuvres? Passée l'émotion, il apprend qu'il doit verser quelques débours. Normal, il y a des frais et les galeries ne vivent pas de l'air du temps. Mais tout se complique à la lecture du montant qu'il doit payer avant même que qui que ce soit ait vu ses oeuvres. Renseignements pris, on (?) lui dit qu'il est tombé (... et de haut) sur « un loueur de cimaises »(sic) qui n'a rien à voir avec les « vraies galeries »(resic). Les galeries, les« vraies », ne demandent jamais d'argent et vivent sur les pourcentages des ventes. Après d'autres approches d'autres galeries LAMBDA qui ont toutes pignon sur rues dans les quartiers huppés, vous êtes devenu l'égal de DALI, MAGRITTE et autre PICASSO. Dans un éclair de lucidité vous vous risquez à demander naïvement si la peinture numérique (notamment...) a trouvé un public : silence... Votre solliciteur n'a même pas regardé ce que vous faites. De « vraies galeries » existent-elles désormais? Il s'agit là évidemment d'expériences vécues par le rédacteur de ces lignes et par d'autres . Faut-il brûler les galeries? Dieu m'en garde. Je suis de nature pacifique et conciliante. Mais à l'exemple de la majorité des éditeurs littéraires, les propriétaires de galeries pourraient peut-être mettre un peu d'ordre dans leur profession et faire leur métier qui est celui de découvreur de talents, et en conséquence comme l'artiste et l'acheteur prendre... des risques eux aussi. A terme leur profession risque de disparaître. J'en veux pour preuve le nombre incalculable de fermetures au profit du développement d'un marché parallèle (notamment via internet) où le pire côtoie le meilleur. Tout ceci se fait aux dépens d'un public de béotiens et de l'artiste... Mais lui doit savoir qu'il ne travaille pas pour gagner de l'argent mais parce que mû par un sentiment qui le dépasse, il ne peut pas faire autrement.

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